Mais qu'est-ce que c'est donc ce LOS ? Abréviation de Liver Of Sulfur qui donne en français sulfure de potassium. Le sulfure de potassium est un composé inorganique de formule brute K2S qui provient de la réaction du potassium et du soufre.
Bon, je vous épargne la chimie élémentaire associée à ce composé et vais direct au but. Le sulfure de potassium oxyde l'argent, le bronze, le cuivre... Si vous avez un jour porté un bijou en argent, vous avez du remarquer que son éclat n'est pas éternel. Un jour, vous arrêtez de le porter et celui-ci noircit... Et bien c'est l'argent qui s'oxyde. En général on se bat contre l'oxydation des bijoux et on les nettoie à grand coup de Mirror sans vraiment se rendre compte que cette cochonnerie de Mirror ne nettoie pas vraiment l'argent mais l'abrase, c'est à dire ôte une couche d'argent superficielle. Il y a tout un tas de recettes de grand-mère pour nettoyer l'argent qui sont moins agressives que le Mirror, le jus de citron, le gros sel et l'aluminium, le lait...
Bref, ce n'était pas le sujet de mon intervention à la base. Je voulais vous parler du pouvoir du sulfure de potassium. Car oui, l'oxydation que l'on redoute tant en général peut être un atout dans certains cas. Et c'est pourquoi je vous présente aujourd'hui un pendentif réalisé en "silver filled" (désolée je n'ai pas trouvé d'équivalent en français, mais grosso modo, c'est une base de bronze surplombée d'une épaisse couche d'argent. Il y a 100 fois plus d'argent que dans un fil plaqué argent, ce qui le rend bien plus résistant). Le "silver filled" permet de réaliser des bijoux qui ont exactement le même aspect que l'argent, la même résistance, les mêmes propriétés, mais à un coup bien plus abordable que l'argent pur.
Voici donc le pendentif, un vague fouillis le boucles autour d'une perle nacrée, que nous allons sacrifier sur l'autel du dieu surpuissant de l'oxydation légendaire... Et un plongeon dans une solution de sulfure de potassium pendant quelques minutes, un plongeon dans une solution de bicarbonate de soude (pour arrêter l'oxydation) et un plongeon dans une solution de H2O pure pour finir vautré sur du papier absorbant. Un petit coup de grat-grat avec de la laine de fer très fine (et/ou le grattoir d'une éponge), le tout en faisant bien attention de porter les protections appropriées : masque et gant en latex. 30-45 minutes plus tard, nous obtenons notre même pendentif en version oxydée.
Sacré différence, n'est-ce pas ? Certains préférerons la première version, certains la seconde. Personnellement j'aime les deux, mais avec la seconde version, on voit bien tous les détails du pendentif qui sont accentués par l'effet d'ombre que procure l'oxydation des parties trop intriquées pour être nettoyées. Bien sur, les défauts sont eux aussi beaucoup plus visibles que sur la version originale...
Note : Bijou non reproductible.
